444, pagine
lingua French
Pubblicato il 27 Settembre 1910 da P. Ollendorff.
444, pagine
lingua French
Pubblicato il 27 Settembre 1910 da P. Ollendorff.
.I Quand la caissiere lui eut rendu la monnaie de sa piece de cent sous, Georges Duroy sortit du restaurant. Comme il portait beau, par nature et par pose d'ancien sous-officier, il cambra sa taille, frisa sa moustache d'un geste militaire et familier, et jeta sur les dineurs attardes un regard rapide et circulaire, un de ces regards de joli garcon qui s'etendent comme des coups d'epervier. Les femmes avaient leve la tete vers lui, trois petites ouvrieres, une maitresse de musique entre deux ages, mal peignee, negligee, coiffee d'un chapeau toujours poussiereux et vetue d'une robe toujours de travers, et deux bourgeoises avec leurs maris, habituees de cette gargote a prix fixe. Lorsqu'il fut sur le trottoir, il demeura un instant immobile se demandant ce qu'il allait faire. On etait au 28 juin, et il lui restait juste en poche trois francs quarante pour finir le mois. Cela representait …
.I Quand la caissiere lui eut rendu la monnaie de sa piece de cent sous, Georges Duroy sortit du restaurant. Comme il portait beau, par nature et par pose d'ancien sous-officier, il cambra sa taille, frisa sa moustache d'un geste militaire et familier, et jeta sur les dineurs attardes un regard rapide et circulaire, un de ces regards de joli garcon qui s'etendent comme des coups d'epervier. Les femmes avaient leve la tete vers lui, trois petites ouvrieres, une maitresse de musique entre deux ages, mal peignee, negligee, coiffee d'un chapeau toujours poussiereux et vetue d'une robe toujours de travers, et deux bourgeoises avec leurs maris, habituees de cette gargote a prix fixe. Lorsqu'il fut sur le trottoir, il demeura un instant immobile se demandant ce qu'il allait faire. On etait au 28 juin, et il lui restait juste en poche trois francs quarante pour finir le mois. Cela representait deux diners sans dejeuners, ou deux dejeuners sans diners, au choix. Il reflechit que les repas du matin etant de vingt-deux sous, au lieu de trente que coutaient ceux du soir, il lui resterait, en se contentant des dejeuners, un franc vingt centimes de boni, ce qui representait encore deux collations au pain et au saucisson, plus deux bocks sur le boulevard. C'etait la sa grande depense et son grand plaisir des nuits, et il se mit a descendre la rue Notre-Dame de Lorette.
Maupassant's second novel, Bel-Ami (1885), is the story of a ruthlessly ambitious young man (Georges Duroy, christened "Bel-Ami" by his female admirers) making it to the top in fin-de-siecle Paris. It is a novel about money, sex, and power, set against the background of the politics of the French colonization of North Africa. It explores the dynamics of an urban society uncomfortably close to our own and is a devastating satire of the sleaziness of contemporary journalism. Bel-Ami enjoys the status of an authentic record of the apotheosis of bourgeois capitalism under the Third Republic. But the creative tension between its analysis of modern behavior and its identifiably late nineteenth-century fabric is one of the reasons why Bel-Ami remains one of the finest French novels of its time, as well as being recognized as Maupassant's greatest achievement as a novelist. - Back cover.